Cette technique ancestrale est toujours utilisée aujourd’hui par les femmes mayas.
Les tisserandes utilisent du fil de coton produit localement. Le Guatemala n'est pas très connu pour ses exportations de coton. Pourtant la culture de cette plante est l'une des plus anciennes du pays.
Le filage du coton réclame plus de 16 heures de travail pour obtenir une
pelote de fil. Il est ensuite nécessaire de teindre les fils. Pour cela, les tisserandes de cette communauté utilisent exclusivement les ressources que leur procure leur environnement naturel : curcuma, coquille de noix de coco séchée, indigo, fleurs de bougainvilliers, noyau d’avocat ou encore feuilles de café.
Pour fixer la couleur, les artisanes coupent des morceaux de troncs de bananiers
qu’elles font macérer. Les plantes sont portées à ébullition et les fils sont trempés dans la préparation jusqu’à obtenir la couleur désirée. Les écheveaux de fils teints sont ensuite séchés à l’air libre.
Avant de tisser, les femmes procèdent ensuite à l’ourdissage : les tisserandes utilisent des piquets en bois autour desquels elles enroulent le fil pour former des entrecroisements en fonction de la largeur, de la longueur et du motif souhaité. La tisserande utilise alors toute sa créativité pour créer des motifs et assortir avec les couleurs.
L’ourdissage achevé, il est maintenant temps de passer au tissage.
Les entrecroisements des fils sont prêts à être montés sur le métier à tisser.
L’extrémité du métier à tisser est attachée à un arbre créant un lien direct avec la nature. L'autre extrémité est enroulée autour du dos à l’aide d’une ceinture. La tisserande adapte la tension en avançant ou en reculant son dos. Le métier à tisser de ceinture est utilisé depuis plus de deux millénaires par les femmes mayas. Elles n’utilisent pas le métier à tisser droit à pédale importé par les Espagnols (celui-ci est généralement réservé aux hommes) car les femmes sont les garantes de la transmission des traditions mayas.